En ce moment, je me pose des questions sur mon programme de recherche.
La recherche, c’est lent, la plupart du temps. On tatonne, on essaie de comprendre, on essaie de formaliser ce qu’on a compris, on relit pour vérifier qu’il n’y a pas d’erreurs. Et forcémement (dans mon cas au moins, mais je ne suis certainement pas la seule!), il y a des erreurs. De signe, de programmation, de coefficient, de sens…
Tout ça pour dire que même si mon boulot, c’est en grande partie de faire de la recherche, il vaut mieux savoir clairement ce qu’on cherche, et être convaincu de l’utilité (relative), parce qu’on n’a pas de temps en trop pour mener à bien tout ce qu’il faudrait, ou tout ce qu’on voudrait…
Et ces derniers temps, je m’interroge de plus en plus sur l’utilité de ce que je fais, et sur mes priorités scientifiques.
J’ai l’impression qu’on peut travailler pendant des années, si on a le nez dans le guidon et qu’on ne prend pas trop de recul sur ce qu’on fait, sur des choses qui finalement ne sont pas très utiles. Il y a aussi une question de goût propre: certains sujets, certaines techniques, certains styles me font plus vibrer que les autres.
Et tout ça rentre parfois en conflit avec mes recherches actuelles, et les priorités de mes collègues, de mon chef d’équipe. Il faut faire le tri entre des propositions de collaborations qui pourront m’épanouir scientifiquement, et celles qui me feront perdre du temps. Il faut tenir compte du fait que mon chef n’a pas les mêmes goûts que moi, et ne comprend pas forcément mes aspirations, voire m’instrumentalise si ça l’arrange…
Je cherche ces sujets qui m’inspirent, et du temps pour travailler dessus. Les sujets qui m’inspirent, j’en trouve sans peine… En fait, le problème c’est de dégager du temps, de marquer des priorités. De savoir dire non à certaines choses et d’être efficace…