Programme de recherche

En ce moment, je me pose des questions sur mon programme de recherche.

La recherche, c’est lent, la plupart du temps. On tatonne, on essaie de comprendre, on essaie de formaliser ce qu’on a compris, on relit pour vérifier qu’il n’y a pas d’erreurs. Et forcémement (dans mon cas au moins, mais je ne suis certainement pas la seule!), il y a des erreurs. De signe, de programmation, de coefficient, de sens…

Tout ça pour dire que même si mon boulot, c’est en grande partie de faire de la recherche, il vaut mieux savoir clairement ce qu’on cherche, et être convaincu de l’utilité (relative), parce qu’on n’a pas de temps en trop pour mener à bien tout ce qu’il faudrait, ou tout ce qu’on voudrait…

Et ces derniers temps, je m’interroge de plus en plus sur l’utilité de ce que je fais, et sur mes priorités scientifiques.

J’ai l’impression qu’on peut travailler pendant des années, si on a le nez dans le guidon et qu’on ne prend pas trop de recul sur ce qu’on fait, sur des choses qui finalement ne sont pas très utiles. Il y a aussi une question de goût propre: certains sujets, certaines techniques, certains styles me font plus vibrer que les autres.

Et tout ça rentre parfois en conflit avec mes recherches actuelles, et les priorités de mes collègues, de mon chef d’équipe. Il faut faire le tri entre des propositions de collaborations qui pourront m’épanouir scientifiquement, et celles qui me feront perdre du temps. Il faut tenir compte du fait que mon chef n’a pas les mêmes goûts que moi, et ne comprend pas forcément mes aspirations, voire m’instrumentalise si ça l’arrange…

Je cherche ces sujets qui m’inspirent, et du temps pour travailler dessus. Les sujets qui m’inspirent, j’en trouve sans peine… En fait, le problème c’est de dégager du temps, de marquer des priorités. De savoir dire non à certaines choses et d’être efficace…

Bilan des résolutions de l’an dernier

L’an dernier, en Février, quelques semaines avant de reprendre le travail à la fin de mon congé maternité, j’avais fait un petit bilan de ce que j’avais réussi à faire pendant le congé, et élaboré un programme à suivre.

Si je fais un bilan, un peu plus d’un an après:

J’ai écrit régulièrement sur ce blog, pas toujours deux fois par semaine, mais le rythme que j’ai trouvé me convient bien. Surtout, écrire ici me fait beaucoup de bien, me permet d’exprimer et de réfléchir à des choses qui sinon seraient tues, ensevelies dans la cohue des journées.Je n’ai pas encore repris la piscine, mais l’escalade et le jogging, et ca me va bien. Je mange moins de sucreries, biscuits apéros etc.. et sans doute grâce à ça, maintenu mon nouveau poids d’équlibre, ce qui me fait très plaisir. Le yoga c’est deux ou trois fois par semaine le soir. Ca me détend, et le matin, c’est juste impossible car Petit Chat adore me voir faire la Salutation au Soleil et se rue sur moi dès que j’essaie une posture.Pour les résolutions plus générales, je dirais que ca marche pas trop mal, mais que je peux mieux faire quand même, concernant l’humour. Ceci dit, à défaut d’humour, je me sens plus calme, plus posée, et c’est déjà un progrès.

Bref, c’est un bilan très positif, et qui m’incite à renouveller l’expérience, avec un nouveau programme, plus général d’ailleurs, pour l’année à venir:

– continuer le sport, notamment, vaincre un peu ma peur des chutes à l’escalade, grimper davantage en tête, et faire une vraie course, par exemple un 10 km.

– mieux organiser mes priorités au boulot: notamment, trouver plus de temps pour la recherche, les discussions scientifiques.

– trouver le bon compromis entre la nécessité de m’exprimer, et le fait de bien réfléchir avant de parler…

– plus d’humour, ou plutôt, puisque je suis quand même très premier degré, et que c’est pas facile de changer ça, plus de fantaisie dans ma vie. Plus de tolérance, d’efforts pour comprendre les autres, pour essayer de m’améliorer en tant qu’être humain.

– Plus de moments en amoureux avec mon chéri, plus d’intimité entre nous.

– Passer le permis

– Faire des balades dans la nature avec les enfants

– Améliorer le rangement chez nous, peu à peu, en rationalisant certains trucs…

C’est assez ambitieux, mais ça me semble assez adapté à ma vie, donc on verra bien….

Encouragement

Cet après-midi, j’avais un rendez-vous en visioconférence, pour discuter avec d’autres chercheurs et des industriels de l’intérêt  de monter des projets pour répondre à des appels d’offres nationaux. Bref. Deux personnes représentant des sociétés privées ont présenté leurs projets, et après, l’animateur a demandé si d’autres personnes avaient des choses à présenter. J’avais quelques transparents, mais c’était davantage pour présenter les activités de mon équipe que pour faire part d’un projet mûrement réfléchi. Et je n’osais pas trop me lancer, pour être honnête.

C’est alors qu’une autre participante, une femme plus agée que moi, anciennement directrice de mon centre de recherche, est intervenue en disant que j’avais des choses à présenter…J’ai donc rebondi sur ses paroles et présenté rapidement nos thématiques de recherche. Ca m’a un peu exposée, je ne sais pas si j’ai fait un bon effet ou pas, mais au moins j’ai essayé…et c’est grâce à cette femme. Je ne sais pas si elle l’a fait par solidarité féminine, mais en tout cas je lui en suis reconnaissante, et je ne suis pas sûre qu’un collègue masculin me connaissant aussi peu aurait pensé à faire ça.

Ce n’est pas la première fois que je bénéficie d’un léger encouragement de la part d’une femme chercheuse plus expérimentée. A chaque fois, ça me fait très plaisir. J’en parlerai sans doute bientôt, mais nous sommes peu de femmes dans ce milieu de la recherche scientifique, et le plafond de verre n’y est pas un mythe. Alors ces encouragements, même discrets, me font du bien.

Nantes

Cette semaine je suis allée assister à une soutenance de thèse, et donner un séminaire, à Nantes, côté mécanique des fluides. C’était très intéressant, ça m’a rappelé ce que j’étudiais en thèse, et donné envie de m’y remettre. Très motivant aussi, de me rendre compte de la différence de culture entre labo de mathématiques et labo de mécanique, même si nos études tournent toutes autour de la simulation numérique. De mon côté, je cherche à développer de nouvelles méthodes, eux souhaitent surtout disposer de méthodes efficaces dans les cas les plus exigeants. Cette contrainte de réalisme est moins forte chez nous, mais je me suis dit qu’il était sans doute utile de ne pas l’oublier… Les personnes que j’ai rencontrées étaient à la fois intéressantes scientifiquement, et sympathiques, et j’espère avoir l’occasion de collaborer avec elles à l’avenir.

J’ai profité des soldes pour acheter une robe dont je rêvais depuis quelques semaines. J’ai beaucoup trop de robes, mais je n’arrive pas à quitter les anciennes, et de temps en temps, de nouvelles me tapent vraiment dans l’oeil… Par contre, je suis régulièrement tentée par l’idée de mettre des chaussures plus féminines, c’est-à-dire avec des talons, voire d’acheter de vrais escarpins noirs, mais certaines de mes journées types ne me paraissent vraiment pas possibles avec ce genre de chaussures: les 4 étages, le vélo, le Petit Chat à porter, les multitudes d’affaires à ramasser par terre, les trottoirs pas droits…ou alors des chaussures très très confortables… Je sais qu’il en existe, car mes chaussures de mariage sont de ce type, mais elles sont alors vraiment très chères… pour franchir le pas il faudrait que je sois absolument convaincue de les porter souvent.

Les 13 choses sans lesquelles ma vie serait moins belle

Je viens de lire sur le blog de Caro sa liste de fin d’année des choses sans lesquelles sa vie serait moins belle. Ca m’inspire, alors je vais le faire aussi.

  1.  Un thé le matin, j’adore le earl grey aussi, ou alors un thé aux épices, avec du miel et du lait de soja. Mon chéri appelle mes tasses de thé à moitié pleines et refroidies des « oeuvres d’art » (avec guillemets perceptibles dans sa voix), en référence à des bocaux bizarres à moitié remplis de substances inconnues que nous avions vu au musée d’art moderne de Bordeaux.
  2. Du chocolat noir, à plus de 70%. Je suis bon public: orange, noix de coco, nature…mais j’adore le Lindt. J’adore le goût, et ça me permet de manger moins de choses sucrées à côté.
  3. Des fruits secs, pour la pause du matin et le gouter. (Arrivé à ce point, le lecteur potentiel va penser que je ne suis intéressée que par mon estomac. Je réfute totalement cette accusation, mais c’est juste ce qui est le plus facile à lister.)
  4. Mon ordinateur. J’ai honte de le dire, mais je passe ma journée devant, et même si le soir, j’évite de le sortir tant que les enfants ne sont pas couchés, je le considère un peu comme un fidèle destrier, qui me permet d’arriver à bon port à la fin de chaque journée de travail. Je me le suis fais voler récemment, et je me sentais complètement désemparée.
  5. Les séances de yoga: j’en fais le soir quand je peux, et plus j’en fais, mieux je me sens. J’en ai déjà parlé: je suis très mauvaise à me concentrer, mais j’ai quand même l’impression de ressentir les bienfaits de mes séances
  6. Les apéro l’été, ou juste quand il fait beau) avec des amis et une bonne bière ou un pisco sour
  7. la lecture, tout simplement: romans, journaux, polars, science fiction, BD…
  8. les mathématiques, ou plutôt, mon travail de recherche. Qui ne me quittent jamais vraiment, parfois simplement en pause, en tâche de fond. Je n’aurai jamais le temps d’apprendre et de comprendre tout ce qui m’intéresse, car c’est une tâche sans fin, mais la perspective de découvrir de nouvelles choses (soit en les lisant, soit en les comprenant moi même), me remplit d’une joie constante. Un peu comme un nouveau paquet cadeau à ouvrir tous les jours…
  9. L’escalade. Je n’en fais jamais assez, mais je pense qu’une fois par semaine en moyenne serait déjà un minimum assez chouette, compte tenu de tous les imprévus qui arrivent dans nos semaines. Certains des meilleurs souvenirs de ma vie, et des plus intenses, me viennent de moments d’escalade en état de grâce, soit pour la beauté du lieu, soit pour les sensations sur le rocher, soit pour l’enchainement des mouvements particulièrement réussi.
  10.  Les séances de skype avec mes enfants et ma famille.
  11. Les balades dans la nature, trop rares hélas, pour cause de mauvais temps, d’organisation avec les siestes, de maladies infantiles, de fatigue…
  12. Les bisous de ma fille et les petits cris de joie de mon fils
  13. Le rire avec mon chéri, et sa manière de me prendre dans ses bras

Me détendre

En ce moment, je suis fatiguée, et je me sens énervée, en colère.

Pour quelles raisons? Les mêmes que d’habitude ai-je envie de dire, sans forcément les préciser. Je ne suis pas sûre que les raisons invoquées importent beaucoup. J’ai l’impression que c’est plus une sorte de saturation due à la fatigue, à l’accumulation. Mes journées sont denses, je fais beaucoup d’efforts pour être efficace au travail, à la maison, ne pas oublier des trucs pour les enfants, et ca ne me laisse pas beaucoup de disponibilité mentale pour me relaxer et évacuer les petites contrariétés. Surtout, il me manque l’escalade pour me vider la tête.

Bref, pour aller mieux je ne compte pas m’attaquer aux choses qui m’énervent. Je vais plutôt essayer d’arrêter d’y penser trop, arrêter de lutter, parce qu’à force de vouloir tout bien faire j’ai surtout l’impression de lutter contre le temps, les aleas, le manque d’organisation des collègues, le manque de sommeil… je vais arrêter de lutter et laisser un peu filer. Me détendre…